Comprendre les différents niveaux de diplômes en France : guide complet

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Le système éducatif français offre une multitude de parcours et de diplômes qui peuvent sembler complexes à appréhender. Face à cette diversité, vous pouvez vous sentir désorienté lorsqu’il s’agit de choisir votre voie ou de comprendre la valeur d’un diplôme sur le marché du travail. La nomenclature des diplômes français a connu une évolution significative ces dernières années, rendant la compréhension du système encore plus délicate pour les étudiants, les parents et les professionnels en reconversion.

Naviguer dans cet écosystème éducatif nécessite de maîtriser les différents niveaux de qualification, leurs équivalences et leurs débouchés. Que vous soyez en phase d’orientation, en recherche d’emploi ou en projet de reconversion professionnelle, comprendre la hiérarchie des diplômes vous permettra de faire des choix éclairés pour votre avenir. Nous vous proposons un décryptage complet du système français des diplômes, de ses spécificités et de son articulation avec les standards internationaux.

Le système de classification des diplômes français

La France a adopté en janvier 2019 une nouvelle nomenclature des diplômes par le décret n°2019-14, passant d’un système à 5 niveaux (numérotés de I à V) à une classification en 8 niveaux (de 1 à 8). Cette réforme vise à harmoniser le cadre national des certifications professionnelles avec le système européen, facilitant ainsi la mobilité internationale des étudiants et des travailleurs.

Cette nomenclature a pour objectif principal d’indiquer le type de formation nécessaire pour occuper un poste dans le monde professionnel. Elle sert de référence pour les recruteurs, les établissements d’enseignement et les concours de l’administration publique. L’inversion de l’échelle (le niveau 8 étant désormais le plus élevé, contrairement à l’ancien niveau I) permet une meilleure correspondance avec les standards européens et internationaux, renforçant la lisibilité des diplômes français à l’étranger.

Les certifications de niveau 3 : premiers pas vers la qualification

Les diplômes de niveau 3 (anciennement niveau V) constituent la première étape dans l’échelle des qualifications professionnelles en France. Le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) et le Brevet d’Études Professionnelles (BEP) en sont les principaux représentants. Ces formations, accessibles après la classe de troisième, s’étendent généralement sur deux années et préparent directement à l’exercice d’un métier spécifique.

Le CAP, avec ses quelque 200 spécialités, forme des ouvriers ou employés qualifiés dans des secteurs variés comme l’artisanat, l’industrie, le commerce ou les services. Ces diplômes permettent une insertion rapide sur le marché du travail, mais offrent aussi la possibilité de poursuivre vers un baccalauréat professionnel. Leur force réside dans leur caractère pratique et professionnalisant, avec des périodes significatives de formation en entreprise qui facilitent la transition vers l’emploi.

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Les formations de niveau 4 : l’équivalent du baccalauréat

Le niveau 4 (anciennement niveau IV) correspond au niveau du baccalauréat, diplôme emblématique du système éducatif français. Il existe trois grandes catégories de baccalauréats : général, technologique et professionnel, chacun répondant à des objectifs distincts. À ces baccalauréats s’ajoutent d’autres certifications comme le Brevet Professionnel (BP), la Capacité en droit ou le Diplôme d’Accès aux Études Universitaires (DAEU).

Le baccalauréat général, avec ses spécialités, prépare principalement à la poursuite d’études supérieures longues. Le baccalauréat technologique combine enseignements généraux et technologiques, orientant vers des études supérieures techniques ou professionnelles. Quant au baccalauréat professionnel, préparé en trois ans après la troisième, il vise l’insertion professionnelle immédiate tout en permettant la poursuite d’études, notamment en BTS. Ces diplômes de niveau 4 constituent un tremplin vers l’enseignement supérieur ou une entrée qualifiée dans la vie active.

Les cursus de niveau 5 : les diplômes bac+2

Les formations de niveau 5 (anciennement niveau III) regroupent les diplômes obtenus deux ans après le baccalauréat. Le Brevet de Technicien Supérieur (BTS), le Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) et le Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques (DEUST) en sont les principaux représentants. Ces cursus, à forte orientation professionnelle, forment des techniciens supérieurs ou des assistants ingénieurs dans des domaines variés.

Le BTS se prépare en lycée, tandis que le DUT est dispensé en Institut Universitaire de Technologie (IUT). Le DEUST, moins connu, est une formation universitaire en deux ans qui prépare à une activité professionnelle précise. Notons que depuis la rentrée 2021, le DUT a progressivement été remplacé par le Bachelor Universitaire de Technologie (BUT), un diplôme de niveau 6 qui s’étend sur trois ans tout en conservant la possibilité d’une sortie diplômante au niveau bac+2. Ces formations sont particulièrement appréciées des employeurs pour leur caractère opérationnel et la qualité de leur enseignement technique.

Les parcours de niveau 6 : licences et équivalents

Le niveau 6 (anciennement niveau II) correspond aux formations de type bac+3 et bac+4. La Licence, la Licence professionnelle, le Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) et la Maîtrise constituent les principaux diplômes de ce niveau. Ces formations marquent l’entrée dans le cycle supérieur long et offrent une spécialisation progressive dans un domaine d’études.

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La licence générale, organisée en six semestres, propose une formation académique dans diverses disciplines et prépare généralement à la poursuite d’études en master. La licence professionnelle, accessible après un bac+2, se concentre sur une année d’études fortement professionnalisante, incluant stages et projets tutorés. Le BUT, nouvelle formule du DUT en trois ans, combine approche théorique et pratique avec une forte composante professionnelle. Ces parcours offrent des passerelles entre eux, permettant aux étudiants de réorienter leur formation en fonction de l’évolution de leur projet professionnel.

Les qualifications de niveau 7 : masters et diplômes d’ingénieur

Les formations de niveau 7 (anciennement niveau I) correspondent aux diplômes obtenus cinq années après le baccalauréat. Le Master, le Diplôme d’ingénieur, ainsi que les anciens Diplômes d’Études Approfondies (DEA) et Diplômes d’Études Supérieures Spécialisées (DESS) appartiennent à cette catégorie. Ces cursus représentent un haut niveau de qualification et de spécialisation dans un domaine précis.

Le master, organisé en quatre semestres après la licence, se décline en master recherche (préparant au doctorat) ou master professionnel (visant l’insertion dans le monde du travail). Le diplôme d’ingénieur, délivré par des écoles habilitées, forme des cadres techniques de haut niveau. Ces qualifications sont particulièrement valorisées sur le marché du travail, offrant accès à des postes à responsabilité et à des rémunérations attractives. Elles constituent souvent le niveau d’études terminal pour la majorité des étudiants poursuivant un cursus long.

L’excellence académique de niveau 8 : doctorat et recherche

Au sommet de la hiérarchie des diplômes français se trouve le niveau 8 (anciennement partie supérieure du niveau I), qui comprend le Doctorat et l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR). Le doctorat, préparé généralement en trois ans après un master recherche, représente le plus haut grade universitaire et sanctionne la capacité à mener des travaux de recherche originaux.

La préparation d’un doctorat s’effectue au sein d’une école doctorale et d’un laboratoire de recherche, sous la direction d’un directeur de thèse. Elle culmine avec la rédaction d’une thèse et sa soutenance devant un jury d’experts. L’HDR, quant à elle, est une qualification supplémentaire qui reconnaît la capacité à encadrer de jeunes chercheurs. Ces diplômes ouvrent principalement les portes des carrières dans l’enseignement supérieur, la recherche publique ou privée, mais sont de plus en plus valorisés dans le monde de l’entreprise, notamment pour des postes d’experts ou de direction R&D.

La reconnaissance internationale des diplômes français

Les diplômes français bénéficient d’une bonne reconnaissance à l’international, particulièrement dans l’espace européen grâce au système European Credit Transfer System (ECTS). Ce système, issu du processus de Bologne, facilite la lecture et la comparaison des programmes d’études entre les différents pays européens. La licence correspond à 180 ECTS, le master à 120 ECTS supplémentaires.

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Pour faire reconnaître un diplôme français à l’étranger, vous devez vous adresser au centre ENIC-NARIC du pays concerné. Ce réseau européen et international, soutenu par la Commission européenne, le Conseil de l’Europe et l’UNESCO, fournit des informations sur la reconnaissance académique et professionnelle des diplômes. La Convention de Lisbonne, ratifiée par la plupart des pays européens, favorise la reconnaissance des qualifications dans l’espace européen de l’enseignement supérieur, facilitant ainsi la mobilité des étudiants et des professionnels.

Les diplômes binationaux et internationaux

La France a développé plusieurs programmes de diplômes binationaux et internationaux qui offrent une double reconnaissance académique. Les trois principaux bacs binationaux sont l’Abibac (franco-allemand), l’Esabac (franco-italien) et le Bachibac (franco-espagnol). Ces diplômes permettent d’obtenir simultanément le baccalauréat français et le diplôme équivalent du pays partenaire.

Le Baccalauréat Français International (BFI), introduit en 2022, remplace progressivement l’Option Internationale du Baccalauréat. Il propose des parcours bilingues, trilingues, voire quadrilingues selon les établissements. Ces formations, qui exigent un bon niveau linguistique et une forte capacité de travail, offrent un accès privilégié aux établissements d’enseignement supérieur des pays partenaires. Par exemple, le programme Abibac facilite l’entrée à l’Université Franco-Allemande et à Sciences-Po Paris, avec des exemptions de concours d’admission pour certains parcours spécifiques.

Choisir sa formation : critères et conseils pratiques

Pour sélectionner la formation la plus adaptée à votre projet, plusieurs critères méritent votre attention. Analysez d’abord le niveau de diplôme et ses équivalences pour vérifier qu’il correspond à vos ambitions professionnelles. Étudiez ensuite les débouchés et l’état du marché du travail dans le secteur visé : certains domaines sont plus porteurs que d’autres en termes d’emploi.

Voici un tableau récapitulatif des niveaux de diplômes pour vous aider dans votre orientation :

Années après le BacTitre du diplômeNiveau actuelAncien niveau
CAP, BEPNiveau 3Niveau V
BacBaccalauréat, DAEU, Capacité en droitNiveau 4Niveau IV
Bac + 2BTS, DUT, DEUSTNiveau 5Niveau III
Bac + 3Licence, Licence pro, BUTNiveau 6Niveau II
Bac + 4MaîtriseNiveau 6Niveau II
Bac + 5Master, Diplôme d’ingénieurNiveau 7Niveau I
Bac + 8Doctorat, HDRNiveau 8Niveau I

Considérez la modalité de formation (initiale, continue, alternance) qui convient le mieux à votre situation personnelle et à votre style d’apprentissage. L’alternance, par exemple, offre l’avantage d’une expérience professionnelle significative et d’une rémunération pendant les études. N’hésitez pas à consulter des professionnels de l’orientation qui pourront vous guider en fonction de votre profil et de vos aspirations.

Ressources utiles pour s’informer sur les diplômes

Pour approfondir vos connaissances sur les diplômes français, plusieurs ressources officielles sont à votre disposition. Le site diplome.gouv.fr permet d’obtenir des attestations numériques certifiées de diplômes et de vérifier l’authenticité d’un diplôme grâce à une clé de contrôle. Cette plateforme est particulièrement utile pour les bacheliers récents et les employeurs souhaitant vérifier les qualifications d’un candidat.

Les sites de référence comme l’ONISEP (Office National d’Information sur les Enseignements et les Professions) ou le CIDJ (Centre d’Information et de Documentation Jeunesse) offrent des informations détaillées sur les formations et les métiers. Pour un accompagnement personnalisé, les Centres d’Information et d’Orientation (CIO) et les Services Communs Universitaires d’Information et d’Orientation (SCUIO) proposent des consultations avec des conseillers spécialisés. La Région Grand Est met à disposition un annuaire de l’orientation qui vous aide à identifier les structures d’information adaptées à votre profil et à votre situation géographique.

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LP Thimonnier

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