Le métier d’algoculteur

L’algoculteur est un professionnel passionné qui cultive des algues, ces végétaux aquatiques aux multiples vertus encore largement méconnues du grand public. Pourtant, les algues recèlent un fort potentiel, à la fois sur le plan nutritionnel et environnemental. Zoom sur ce métier d’avenir qui devrait prendre de plus en plus d’ampleur dans les années à venir.

En quoi consiste le métier d’algoculteur

L’algoculteur est chargé de cultiver des algues dans un environnement aquatique, que ce soit en mer, en étang ou en bassin. Selon les espèces, les techniques de culture peuvent varier. Nous pouvons distinguer deux grands types de culture :

  • La culture des micro-algues unicellulaires (spiruline, chlorelle, etc.), réalisée dans des bassins en extérieur ou des photobioréacteurs.
  • La culture des macro-algues (laitue de mer, wakamé, etc.), réalisée en pleine mer sur des filières flottantes.

Dans les deux cas, le principe reste le même : il s’agit de créer des conditions optimales pour permettre aux algues de se développer par photosynthèse. L’algoculteur doit donc maîtriser aussi bien les techniques de production que la biologie des algues.

Une fois les algues arrivées à maturité, l’algoculteur les récolte puis les conditionne, le plus souvent par séchage. Les algues peuvent ensuite être commercialisées brutes, ou transformées pour élaborer différents produits : compléments alimentaires, cosmétiques, textiles, etc.

Les missions de l’algoculteur

Les principales missions de l’algoculteur sont les suivantes :

  • Production des algues : choix des sites et des espèces, mise en place des installations, ensemencement, suivi et entretien quotidien des cultures, récolte.
  • Transformation et conditionnement : séchage, broyage, extraction de molécules, mise en pot, etc.
  • Commercialisation : pour les petites structures, vente directe aux particuliers ou professionnels. Pour les plus gros producteurs, vente à des transformateurs ou des distributeurs.
  • Veille technologique : se tenir informé des dernières avancées en matière de techniques de culture et de nouveaux débouchés.
  • Démarches administratives : demande de concessions en mer, déclarations de production, dossiers de financements…
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Certaines tâches (transformation, commercialisation, administration) peuvent être confiées à d’autres personnes si la structure grossit. Mais le cœur du métier reste avant tout la production et la culture des algues.

Les compétences et qualités requises

Pour exercer le métier d’algoculteur, plusieurs compétences et qualités sont nécessaires :

  • Des connaissances en biologie marine, en particulier sur la physiologie des algues.
  • Des compétences techniques sur les différents modes de culture et de transformation des algues.
  • Une appétence pour le travail manuel et en extérieur, parfois dans des conditions difficiles.
  • De bonnes capacités d’organisation et de gestion pour coordonner l’ensemble du processus de production.
  • Des aptitudes commerciales et relationnelles pour développer son réseau et vendre sa production.
  • Une certaine résistance physique pour pouvoir travailler debout pendant plusieurs heures et porter des charges lourdes.
  • De l’autonomie et de la rigueur pour assurer un suivi quotidien des cultures.
  • De la créativité et un esprit entrepreneurial pour innover, trouver des débouchés et pérenniser son activité.
  • Une sensibilité environnementale et un goût pour les productions respectueuses de la nature.

Bref, le métier demande à la fois des qualités “terre à terre” et une appétence pour l’innovation et le monde du vivant. De quoi enthousiasmer les profils à la fois pratiques et créatifs !

La formation pour devenir algoculteur

Il n’existe pas de formation initiale dédiée au métier d’algoculteur. Mais plusieurs cursus peuvent permettre d’acquérir les compétences nécessaires :

  • BTS Aquaculture : pour se former aux techniques d’élevages aquatiques.
  • Licence professionnelle Cultures Marines : pour acquérir des bases en biologie marine appliquée.
  • Ingénieur agronome : certains établissements proposent une spécialisation en algoculture.
  • Formations continues : des organismes comme le CEVA en Bretagne dispensent des formations courtes dédiées.
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Mais dans la majorité des cas, les algoculteurs sont des autodidactes ou des personnes issues du monde agricole qui se sont reconverties. L’apprentissage “sur le tas” est donc fondamental, d’où l’importance de faire des stages chez des producteurs avant de se lancer.

Le salaire d’un algoculteur

Comme pour beaucoup de métiers de l’agriculture, les revenus d’un algoculteur peuvent beaucoup varier d’une exploitation à l’autre. Quelques repères :

  • Un algoculteur qui se lance peut espérer gagner entre 1500 et 2000 € nets mensuels la première année.
  • Après 3-4 ans d’activité, un algoculteur qui arrive à bien valoriser sa production peut espérer un revenu de 2500 à 3000 € nets mensuels.
  • Dans les grosses structures industrielles de plusieurs hectares, les salaires des algoculteurs employés tournent plutôt autour d’une moyenne de 2000 € nets mensuels.
  • Pour un chef d’exploitation expérimenté qui parvient à bien développer son activité, les revenus peuvent atteindre 4000 à 5000 € nets mensuels.
  • S’il y a transformation et commercialisation des produits finis à plus forte valeur ajoutée, un chiffre d’affaire de 100 000 à 150 000 € annuels est envisageable pour une PME de 5-10 salariés.

Bien sûr, tout dépend de facteurs comme la taille de l’exploitation, le mode production (conventionnel ou bio), ou les débouchés trouvés. Mais le métier peut se révéler rentable pour peu qu’on parvienne à monter en compétences, se démarquer par l’innovation et bien valoriser ses produits !

Les évolutions de carrière possibles

Après quelques années, un algoculteur qui souhaite poursuivre son développement personnel peut envisager plusieurs évolutions :

  • Passer à une production certifiée agriculture biologique, plus respectueuse de l’environnement et susceptible d’être mieux valorisée.
  • Diversifier ses activités en exploitant de nouvelles espèces, en transformant une partie de sa production ou en proposant de la vente directe.
  • Devenir formateur pour transmettre son savoir-faire à des porteurs de projet ou des agriculteurs en reconversion.
  • Exporter vers des marchés étrangers offrant des débouchés intéressants (Asie, Moyen-Orient…).
  • Participer à des programmes de recherche pour tester de nouvelles techniques de culture ou applications pour les algues.
  • Prendre des responsabilités dans des organisations professionnelles pour représenter et défendre l’intérêt des algoculteurs.
  • Passer le brevet de capitaine pour pouvoir embarquer des touristes et leur faire découvrir les algues.
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On le voit, les possibilités d’épanouissement personnel et professionnel sont multiples pour peu qu’on ait la volonté de sortir des sentiers battus ! L’aventure de l’algoculture réserve encore bien des trésors pour qui sait ouvrir les yeux.