Vous envisagez une carrière dans la gendarmerie nationale ou vous êtes simplement curieux de connaître les revenus de ceux qui veillent sur notre sécurité ? La question du salaire constitue souvent un facteur déterminant dans le choix d’une profession. En 2025, la rémunération des gendarmes suit une grille précise, avec des échelons bien définis et de nombreuses primes qui viennent compléter le salaire de base. Dans cet article, nous analysons en détail tous les aspects financiers du métier de gendarme, depuis la formation jusqu’aux grades les plus élevés, sans oublier les avantages spécifiques liés à cette profession.

En bref

La rémunération d’un gendarme varie considérablement selon son grade et son ancienneté. Un gendarme débutant perçoit un salaire brut mensuel de 1 816€, tandis qu’un major en fin de carrière peut atteindre 2 929€ bruts mensuels. À ces montants s’ajoutent diverses primes qui peuvent représenter jusqu’à 40% de la rémunération totale. En moyenne, un gendarme gagne environ 3 653€ bruts mensuels (primes incluses), soit environ 2 937€ nets.

Le système de rémunération repose sur une progression par échelons et grades, avec des passages automatiques à l’ancienneté tous les 2 à 3 ans selon les grades. Parmi les avantages significatifs figurent le logement de fonction gratuit, 9 semaines de congés annuels, une réduction de 75% sur les billets SNCF et une retraite à 58 ans pour les sous-officiers.

La structure de rémunération d’un gendarme

La rémunération d’un gendarme se compose de plusieurs éléments distincts qui forment ensemble le revenu global. Le socle principal est la solde de base, calculée selon la grille indiciaire de la fonction publique. Chaque grade et échelon correspond à un indice majoré qui, multiplié par la valeur du point d’indice (4,92278€ en 2025), détermine le montant brut mensuel.

Cette solde de base est complétée par un ensemble de primes et indemnités qui peuvent représenter une part substantielle du revenu total. La rémunération finale dépend ainsi de trois facteurs principaux : le grade obtenu (gendarme, adjudant, major…), l’ancienneté dans le service (qui détermine l’échelon) et les spécificités des missions effectuées (qui ouvrent droit à certaines primes). Ce système garantit une progression régulière du salaire tout au long de la carrière, avec des augmentations significatives lors des changements de grade.

Salaire d’un élève-gendarme en formation

Dès l’entrée en école de gendarmerie, les futurs gendarmes perçoivent une rémunération. Un élève-gendarme touche environ 1 485€ bruts mensuels pendant sa période de formation, soit approximativement 1 200€ nets. Cette somme peut sembler modeste, mais elle s’accompagne d’avantages non négligeables comme l’hébergement gratuit au sein de l’école et la restauration à tarif préférentiel.

La formation initiale dure généralement 8 à 12 mois, période durant laquelle les élèves sont logés en internat dans l’une des 22 écoles ou centres de formation de la gendarmerie nationale. Cette phase d’apprentissage alterne entre enseignements théoriques et stages pratiques sur le terrain. À l’issue de cette formation, les élèves qui réussissent leurs examens sont titularisés et accèdent au premier échelon du grade de gendarme, avec une augmentation significative de leur rémunération.

Grille salariale complète des sous-officiers de gendarmerie

La grille indiciaire des sous-officiers de gendarmerie est structurée en plusieurs grades, chacun comportant plusieurs échelons. Voici le détail des salaires bruts mensuels selon la grille indiciaire 2025 :

Entre ces deux grades se trouvent les grades intermédiaires de Maréchal des logis-chef (de 1 934€ à 2 392€), d’Adjudant (de 2 102€ à 2 500€) et d’Adjudant-chef (de 2 318€ à 2 677€). La progression dans ces échelons se fait généralement à l’ancienneté, avec des durées variables selon les échelons.

Les primes et indemnités qui complètent le salaire

Les primes constituent une part essentielle de la rémunération d’un gendarme, pouvant représenter jusqu’à 40% du salaire total. Voici les principales indemnités auxquelles les gendarmes peuvent prétendre :

• Indemnité pour charges militaires (ICM) : Cette prime compense les contraintes spécifiques liées au statut militaire, comme les déménagements fréquents ou les astreintes. Son montant varie selon le grade et la situation familiale.
• Prime de parcours professionnel : Créée en 2023, cette prime remplace les anciennes primes de qualification et de haute technicité. Elle fonctionne selon un système de balises (4 niveaux) et peut atteindre 200€ mensuels pour les qualifications de haut niveau.
• Indemnité de résidence : Variable selon la zone géographique d’affectation, elle peut représenter jusqu’à 3% du traitement de base.
• Supplément familial de solde : Attribué aux gendarmes ayant des enfants à charge, son montant augmente avec le nombre d’enfants.
• Primes de sujétion : Elles compensent des contraintes particulières comme le service de nuit, les astreintes ou les missions à l’étranger.
• Prime d’habillement : Destinée à couvrir une partie des frais liés à l’entretien de l’uniforme.

Avec l’ensemble de ces primes, le salaire net d’un gendarme débutant atteint environ 2 120€ par mois, et peut dépasser 2 500€ nets pour les grades supérieurs, sans compter l’avantage considérable que représente le logement gratuit.

Évolution de carrière et impact sur le salaire

La carrière d’un gendarme est marquée par une progression régulière qui impacte directement sa rémunération. Cette évolution se fait selon trois mécanismes principaux : l’avancement d’échelon, l’avancement de grade et les spécialisations.

L’avancement d’échelon est automatique et se produit à l’ancienneté, généralement tous les 2 à 3 ans selon les grades. Chaque passage à l’échelon supérieur entraîne une augmentation de l’indice majoré et donc du salaire de base. L’avancement de grade, quant à lui, peut se faire soit par ancienneté, soit au mérite après passage devant une commission. Il permet d’accéder à une grille indiciaire plus avantageuse. Les gendarmes peuvent ainsi progresser du grade de gendarme jusqu’à celui de major, voire accéder au corps des officiers par concours interne ou promotion. Les spécialisations (maître-chien, plongeur, motocycliste, GIGN, etc.) ouvrent droit à des primes spécifiques qui augmentent significativement la rémunération.

Comparaison avec d’autres métiers de la sécurité

Pour mieux situer la rémunération des gendarmes, voici une comparaison avec d’autres professions du secteur de la sécurité :

Cette comparaison montre que si le salaire de base des gendarmes est légèrement inférieur à celui des policiers nationaux (2 131€ contre 2 223€ en moyenne), l’avantage du logement gratuit représente une économie mensuelle considérable qui rééquilibre largement cette différence, surtout dans les zones où le coût du logement est élevé.

Avantages non-financiers du métier de gendarme

Au-delà du salaire et des primes, le métier de gendarme offre des avantages non-financiers substantiels qui améliorent considérablement la qualité de vie :

• Logement de fonction : C’est sans doute l’avantage le plus significatif. Les gendarmes bénéficient d’un logement gratuit en caserne, ce qui représente une économie mensuelle importante, surtout dans les grandes agglomérations.
• Congés généreux : Les gendarmes disposent de 9 semaines de congés payés par an, un volume nettement supérieur à la moyenne du secteur privé.
• Retraite anticipée : Ils peuvent prendre leur retraite à 58 ans (59 ans pour les officiers), contre 62 à 64 ans pour la plupart des autres professions.
• Réduction SNCF : Une réduction de 75% sur les billets SNCF (50% pour la famille) constitue un avantage appréciable pour les déplacements personnels.
• Sécurité de l’emploi : Le statut militaire offre une grande stabilité professionnelle, avec un risque de chômage quasi inexistant.
• Possibilités de reconversion : Après 4 ans de service, les gendarmes peuvent bénéficier d’un accompagnement pour une reconversion professionnelle, avec des formations spécifiques.

Ces avantages non-financiers, combinés à la rémunération, font de la gendarmerie une carrière attractive sur le plan matériel, malgré les contraintes inhérentes au métier.

Questions fréquentes sur la rémunération des gendarmes

Voici les réponses aux interrogations les plus courantes concernant la rémunération dans la gendarmerie :

À quel âge peut-on prendre sa retraite en tant que gendarme ?
Les sous-officiers de gendarmerie peuvent prendre leur retraite à 58 ans, tandis que les officiers doivent attendre 59 ans. Cette retraite anticipée compense les contraintes spécifiques du métier et les risques encourus tout au long de la carrière.

Le logement est-il toujours gratuit ?
Le logement en caserne est généralement gratuit pour les gendarmes en activité. Cependant, cette gratuité concerne uniquement le loyer – les charges restent à la charge de l’occupant. Dans certains cas, notamment dans les zones où les casernes sont saturées, une indemnité de logement peut être versée pour compenser l’absence de logement de fonction.

Quelles sont les conditions pour toucher la prime de parcours professionnel ?
Cette prime, instaurée en octobre 2023, fonctionne selon un système de balises. Pour la balise 1 (5% de la solde de base), il faut avoir accompli au moins deux ans de services militaires. Les balises supérieures requièrent des qualifications techniques spécifiques ou des brevets. La balise 4 (200€ mensuels) est réservée aux sous-officiers détenteurs d’une qualification de haut niveau.

Comment sont calculées les heures supplémentaires ?
Dans la gendarmerie, le concept d’heures supplémentaires diffère du secteur privé. Les gendarmes sont soumis à un régime de disponibilité permanente lié à leur statut militaire. Les dépassements horaires sont généralement compensés par des repos compensateurs plutôt que par des rémunérations supplémentaires. Certaines indemnités, comme les primes de sujétion, visent à compenser ces contraintes horaires particulières.

Le mot de la fin : est-ce un métier bien rémunéré ?

En analysant objectivement la rémunération des gendarmes en 2025, nous constatons que le salaire de base se situe dans la moyenne basse des emplois de la fonction publique à niveau de qualification équivalent. Un gendarme débutant, avec un salaire brut de 1 816€, se trouve légèrement au-dessus du SMIC (1 766€ bruts en 2025).

Toutefois, cette analyse serait incomplète sans prendre en compte trois facteurs essentiels : les primes, qui peuvent représenter jusqu’à 40% de la rémunération totale ; le logement gratuit, qui constitue une économie mensuelle considérable ; et les avantages sociaux (congés, retraite anticipée, sécurité de l’emploi). En intégrant ces éléments, la rémunération globale devient nettement plus attractive, surtout en milieu de carrière.

Le métier de gendarme offre donc une rémunération correcte, qui s’améliore significativement avec l’ancienneté et les spécialisations. Si le salaire de début de carrière peut sembler modeste au regard des responsabilités et des contraintes (disponibilité 24h/24, risques physiques, mobilité géographique), la progression salariale régulière et les nombreux avantages annexes font de cette profession un choix financièrement intéressant sur le long terme, particulièrement pour les personnes valorisant la stabilité professionnelle et les avantages sociaux.